Les dernières recommandations Mars 2024

Mars 2024

Voici un court rappel de ce qu’il ne fallait pas rater ces dernières semaines :

📰 Infertilité (Collège national des gynécologues et obstétriciens)

Le CNGOF met à jour ses recommandations sur le bilan de 1ère intention à effectuer dans la prise en charge du couple infertile. En voici les principaux messages :

  • 1 bilan d’infertilité est recommandé après 1 an d’essais infructueux avant 35 ans et après 6 mois d’essais infructueux après 35 ans.
  • Les principaux examens paracliniques à effectuer en 1ère intention sont :
    • Chez la femme :
      • une échographie pelvienne 3D par voie endovaginale pour recherche de malformation utérine ou de pathologie endocavitaire, et compte du nombre de follicules antraux ;
      • une hystérographie (pouvant être très douloureuse) ou une HyFOSy (de disponibilité limitée et nécessitant un produit de contraste non remboursé) pour évaluation de la perméabilité tubaire ;
      • un prélèvement vaginal pour recherche de vaginose ;
      • +/- un dosage de l’AMH en cas de parcours AMP.
    • Chez l’homme : un spermogramme et une spermoculture.
  • Le test post-coïtal n’est plus recommandé,
  • Une alimentation équilibrée de type méditerranéen, une activité physique, l’arrêt du tabac et du cannabis, et une réduction de la consommation d’alcool (< 5 verres/semaine), sont recommandés chez le couple infertile.
  • Après ce bilan de 1ère intention et/ou en cas d’anomalie, il convient d’adresser rapidement le couple vers un centre spécialisé en médecine de la reproduction.

La fiche Infertilité a été mise à jour en accord avec ces recommandations.

📰 RGO du nourrisson de moins de 1 an (Haute Autorité de Santé)

La HAS publie un outil d’amélioration des pratiques professionnelles sur le RGO de l’enfant < 1 an.

Le texte rappelle notamment que :

  • les régurgitations simples sont très fréquentes chez les nourrissons. Elles sont le plus souvent sans gravité, et ne nécessitent ni examen complémentaire, ni traitement médicamenteux ;
  • le traitement des régurgitations simples repose avant tout sur la réassurance des parents, et sur les mesures hygiéno-diététiques. En cas d’échec peuvent se discuter un épaississement du lait chez l’enfant nourri au biberon, voire un régime d’exclusion des protéines de lait de vache durant 2 à 4 semaines ;
  • il est recommandé de ne pas recourir à un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) pour traiter des signes isolés de reflux de type régurgitations, pleurs ou irritabilité rapportés chez un enfant dont le développement est par ailleurs normal ;
  • le traitement par IPP est réservé aux situations d’œsophagite par reflux objectivée par une FOGD ou de RGO pathologique attesté par une pH-métrie ou une pH-impédancemétrie.

La fiche Régurgitations et RGO du nourrisson < 1 an a été mise à jour pour intégrer ces recommandations.

📰  Pertinence de l’imagerie dans les céphalées de l’enfant et de l’adolescent (Haute Autorité de Santé)

La HAS publie une fiche de pertinence des soins sur l’indication de l’imagerie dans le bilan des céphalées de l’enfant et de l’adolescent.

La recherche de drapeaux rouges doit être systématique et leur présence doit conduire à la réalisation d’une imagerie :

  • céphalée « en coup de tonnerre » ;
  • anomalie neurologique, avec ou sans fièvre ;
  • signe(s) d’hypertension intracrânienne (HTIC) ;
  • trouble endocrinien central ;
  • céphalée inhabituelle récente et continue d’intensité croissante.

En l’absence de drapeaux rouges l’imagerie cérébrale n’est pas indiquée (sauf en cas de céphalées occipitales récurrentes déclenchées par l’effort et cessant dès son arrêt, évoquant une malformation de Chiari de type 1).

La HAS propose aux médecins généralistes et aux pédiatres un arbre décisionnel indiquant pour chaque situation si une imagerie est indiquée et le délai dans lequel celle-ci doit être réalisée.

📰 Pied diabétique (Société Francophone du Diabète)

La Société Francophone du Diabète propose un nouveau référentiel sur la prévention et la prise en charge des plaies du pied diabétique.

Il y est notamment rappelé qu’un suivi annuel par un podologue pris en charge par la CPAM est maintenant possible pour tous les patients diabétiques. Les patients présentant une atteinte de grade 2 ou 3 bénéficient quant à eux de 5 à 8 séances remboursées annuellement en fonction de la sévérité de leur atteinte.

Le référentiel insiste sur la nécessité d’adresser sans délai en centre spécialisé tous les patients présentant une plaie compliquée (pouls périphériques abolis, signes d’infection, nécrose, mise à nu des os ou des tendons, terrain à risque). Cet adressage doit se faire en urgence en cas d’abcès, de fièvre, ou de gangrène humide ou extensive.

Le bilan minimal de 1ère intention doit comprendre un bilan biologique, des prélèvements bactériologiques en cas d’infection clinique, un bilan radiographique standard et un écho-doppler artériel des membres inférieurs.

La prise en charge des plaies est multidisciplinaire et repose sur la mise en décharge (la plus précoce possible), les soins locaux, la prise en charge d’une éventuelle infection et la revascularisation artérielle lorsqu’elle est indiquée.

La fiche Pied diabétique a été mise à jour conformément à ce nouveau référentiel, et inclut un lien vers l’annuaire des centres spécialisés dans la prise en charge du pied diabétique.

📰 Prévention de l’allo-immunisation anti-Rh1 au premier trimestre de la grossesse (Collège national des gynécologues et obstétriciens)

Le CNGOF publie des recommandations concernant la prévention de l’allo-immunisation anti-Rh1 au 1er trimestre de grossesse.

Malgré la faible qualité des preuves disponibles, le CNGOF conseille de ne pas procéder à la prévention de l'allo-immunisation anti-Rh1 lors d'une interruption volontaire de grossesse, d'une grossesse arrêtée, d'une fausse-couche, ou de métrorragies, survenant avant 12 semaines d’aménorrhée.

Aucune recommandation n’a pu être émise concernant la prévention de l'allo-immunisation au cours de la prise en charge des grossesses extra-utérines.

La fiche IVG médicamenteuse en ambulatoire a été mise à jour pour y inclure ce nouveau référentiel.

📰 Teigne (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé)

L’ANSM publie un cadre de prescription compassionnelle pour la prescription d’itraconazole dans le cadre du traitement de la teigne à Microsporum chez l’enfant à partir de 10 kg.

L’itraconazole est désormais disponible en pharmacie de ville dès la première prescription.

Dans le cadre de cette prescription compassionnelle, le prescripteur doit :

  • prendre connaissance du cadre de prescription compassionnelle (CPC) ;
  • vérifier l’absence d’une contre-indication au traitement ;
  • informer le patient de la prescription hors AMM et de ses implications et motiver la prescription dans le dossier médical du patient en indiquant que la prescription s'effectue dans le cadre de la CPC (voir fiche prescription hors AMM) ;
  • remettre au patient (ou à son représentant légal ou à la personne de confiance qu’il a désignée) la note d’information destinée au patient ;
  • porter sur l’ordonnance la mention : « Prescription au titre d’un accès compassionnel en dehors du cadre de l’autorisation de mise sur le marché».
  • informer, si possible, le médecin traitant du patient.

La fiche Dermatophytoses et teignes a été modifiée pour y inclure ces évolutions et les documents correspondants.

📰 Guide du parcours de soins : surpoids et obésité de l'adulte (Haute Autorité de Santé)

La HAS met à jour son guide de parcours de soins pour la prise en charge des adultes en surpoids et en obésité. Ce guide souligne à nouveau l’importance :

  • d’un dépistage régulier (IMC, tour de taille) ;
  • de la prévention de la stigmatisation, notamment par une attitude et le choix d’un vocabulaire adapté ;
  • de l'éducation thérapeutique ;
  • du dépistage et de la prise en charge des comorbidités (troubles du comportement alimentaire, dénutrition, difficultés psychologiques ou sociales),
  • d’un suivi régulier adapté à chaque cas, au sein d’une équipe pluriprofessionnelle, dans les cas complexes.

Dans cette mise à jour, la HAS développe également 3 situations spécifiques :

  • la préparation et le suivi de la chirurgie bariatrique ;
  • les spécificités des situations de surpoids et d’obésité chez la femme, notamment dans les périodes entourant la grossesse et la ménopause,
  • l’obésité et le surpoids dans une situation de handicap.

L’évaluation du retentissement du surpoids et de l’obésité n'est pas modifiée, comparativement à la version de janvier 2023.