1 - Bronchiolite (SFP, AFPA, GPIP)

Les sociétés savantes de pédiatrie (SFP, AFPA, GPIP) émettent des recommandations sur la prévention de la bronchiolite par le Nirsévimab (anticorps monoclonal).

Durant la période épidémique, de septembre à mars, les sociétés savantes recommandent l'administration systématique d'une dose de Nirsévimab (Beyforus®) à tous les nourrissons âgés de moins de 6 mois. Cette protection est idéalement administrée dès la maternité ou en ambulatoire pour les nourrissons qui ne l'auraient pas reçue en maternité.

Pour les enfants à risque élevé, tels que les anciens prématurés, ceux avec des affections broncho-pulmonaires, cardiopathies ou autres pathologies spécifiques, la prévention par le Nirsévimab est conseillée jusqu'à l'âge de 1 an.

La dose recommandée de Nirsévimab est de 50 mg pour les enfants pesant moins de 5 kg, et de 100 mg pour ceux pesant 5 kg ou plus, administrée en une unique injection intramusculaire.

Le traitement sera disponible en septembre 2023 en pharmacie et sera remis gratuitement aux patients.

Cette mesure vient en complément des règles d’hygiène visant à réduire la transmission du virus.

La fiche Bronchiolite a été modifiée pour inclure cette évolution.

2 - Mésusage de l'alcool (Société Française d'Alcoologie)

La Société Française d’Alcoologie (SFA) met à jour ses recommandations de 2015 sur le dépistage et le traitement du mésusage de la dépendance à l’alcool. Parmi les principaux messages :

La SFA adopte les repères de consommation proposés en 2015 par Santé Publique France et l’INCa :

  • ≤ 10 verres par semaine ;
  • ≤ 2 verres par jour pour les femmes ET les hommes ;
  • des jours en semaine sans consommation d’alcool ;
  • aucune consommation :
  • en cas de grossesse ou d’allaitement ;
  • en cas de situation à risque (conduite, manipulation de machines, sports à risque…) ;
  • chez le jeune et l’adolescent.

Par ailleurs, bien que la SFA considère l'abstinence comme l'approche la plus sûre pour les individus confrontés à un mésusage de l'alcool associé à une comorbidité physique ou psychiatrique, elle souligne l'importance de ne pas imposer une démarche de sevrage complet aux patients qui ne désirent pas s'engager dans cette voie. En conséquence, un objectif initial visant à réduire la consommation peut suffire pour inciter ces patients à entreprendre une démarche thérapeutique.

Enfin, la SFA rappelle que les traitements médicamenteux de l’abstinence ne sont actuellement indiqués que chez les patients présentant une dépendance. Cette restriction est liée à l'indication de l'AMM et non à une absence d'efficacité des traitements pour des formes moins sévères.

La place de l’acamprosate et de la naltrexone en 1ère intention, et du disulfirame et du baclofène en 2ème intention est également réaffirmée.

Ces nouvelles recommandations ont été incluses dans la fiche Alcool d’Ordotype.

3 - Nouveau protocole de vaccination contre le pneumocoque (HAS)

La HAS publie des recommandations proposant une modification du schéma vaccinal de l’adulte contre le pneumocoque, dont les principaux messages sont :

  • Le vaccin VPC 20 (APEXXNAR®) est recommandé pour prévenir les maladies à pneumocoque chez les adultes à risque, en remplacement du schéma actuel par  VPC 13 (PREVENAR 13®) et VPP23 (PNEUMOVAX®) ;
  • Les avantages du VPC 20 incluent une couverture plus large grâce à l’ajout de sept sérotypes et un schéma vaccinal simplifié comprenant une seule injection. Une dose de rappel tous les 5 ans n’est pas recommandée à ce jour pour le VPC 20 (APEXXNAR®) ;
  • La HAS ne recommande plus l'utilisation des vaccins VPC 13 et VPP 23 pour les adultes ;
  • Aucune campagne de rattrapage n'est recommandée. Pour les adultes déjà vaccinés :
  • après une dose de VPC 13 (PREVENAR 13®) ou VPP 23 (PNEUMOVAX®), il conviendra d’attendre 1 an avant de proposer une dose de VPC 20 (APEXXNAR®) ;
  • après une dose de VPC 13 (PREVENAR 13®) suivi d’une dose de VPP 23 (PNEUMOVAX®), il conviendra d’attendre 5 ans avant de proposer une dose de VPC 20 ;

L’APEXXNAR® n’est pas encore disponible en France. Les fiches Ordotype correspondantes seront modifiées lors de sa mise à disposition.

4 - Recommandations aux voyageurs (HCSP)

Le Haut Conseil de Santé Publique a publié l’édition 2023 de ses recommandations aux voyageurs.
Parmi les messages de cette édition :

  • systématiquement interroger les patients sur leurs ressources financières lors de la consultation, la trousse à pharmacie, les vaccins et la prophylaxie contre le paludisme pouvant représenter un coût important ;
  • l’utilisation de répulsifs antimoustiques n’est plus recommandée sur les vêtements compte tenu d’une balance bénéfice-risque défavorable. Les répulsifs cutanés et les moustiquaires imprégnées restent recommandés en cas de voyage dans une zone à risque ;
  • la chimioprophylaxie antipaludique est indiquée pour les séjours en Afrique sub-Saharienne, quel que soit le profil des voyageurs. En Asie et Amérique tropicale, la transmission ayant considérablement diminué, il ne reste que peu de situations nécessitant sa prescription avant un voyage touristique ou professionnel dit « conventionnel » ;
  • en cas de diarrhée du voyageur, l’azithromicine est le traitement de 1ère intention, surtout en cas de syndrome dysentérique ou de diarrhée grave non dysentérique au cours ou au décours d’un séjour en Asie,
  • en cas de traversée de plus de 5 fuseaux horaires, la prescription de mélatonine (0,5 à 5 mg/jour) peut aider à réduire les symptômes du décalage horaire en association aux mesures non médicamenteuses,

Ces nouvelles recommandations ont été incluses dans les fiches Conseils aux voyageurs et diarrhées aiguës de l’adulte.